Bill Frisell

Origine : USA

Bill Frisell est probablement l'un des trois plus célèbres guitaristes de jazz des 30 dernières années avec Pat Metheny et John Scofield.

Bill Frisell

À propos

L'audacieux et inventif musicien est resté fidèle au jazz tout en flirtant avec l'avant-garde, le noise, le bop, le folk, la country, le bluegrass, le rock, le blues et la musique populaire américaine.

Né le 18 mars 1951 à Baltimore (Etats-Unis).

Parmi tous les guitaristes à s'être imposés dans le jazz depuis Wes Montgomery et l'avènement du rock, Bill Frisell est probablement celui qui s'est le plus notablement distingué par sa diversité de timbre et sa capacité à englober l'ensemble des sonorités de guitare qui peuplent l'imaginaire musical étasunien. Improvisateur lyrique, doté d'une sensibilité mélodique unique, il opère dans un style d'une grande cohérence aux vertus oniriques une musique qui réhabilite le caractère métallique des cordes de son instrument, qu'il use ou non d'effets électroniques. Bien que formé à l'école du jazz, Bill Frisell doit autant (sinon plus) à la pedal steel guitar des musiciens country, au bottleneck des bluesmen, aux distorsions de Jimi Hendrix, aux instrumentistes frustres du folk et du rock'n'roll qui constituent les différents visages de la musique américaine.

Né à Baltimore, Bill Frisell a grandi à Denver, dans le Colorado, baigné par la musique country. Il étudie d'abord la clarinette, s'essaye à la guitare pour son amusement personnel et développe un intérêt pour le blues avant de s'intéresser au jazz. Au lycée, il côtoie de futurs membres de Earth Wind and Fire et se met à étudier sérieusement la musique. En 1971, il intègre la Berklee School of Music à Boston (Pat Metheny est l'un de ses condisciples) et par la suite, prend quelques leçons avec Jim Hall qui l'a fortement impressionné. Mais dès cette époque, le guitariste s'écarte d'une approche trop traditionnelle et s'intéresse à la possibilité d'utiliser le jazz comme le creuset pour fondre ses différentes affinités musicales. Il développe les premiers traits caractéristiques de son style, suffisamment pour qu'en 1978, au cours d'un long séjour en Belgique à l'invitation de Steve Houben, le producteur Manfred Eicher lui propose de réaliser un disque pour son label ECM. Pendant tout le début des années 1980, Frisell enregistrera pour la firme allemande (avec Arild Andersen, Jan Garbarek, Paul Motian, Eberhard Weber…) au point d'apparaître comme le guitariste « maison » d'ECM dont il semble, par bien des aspects, incarner l'idéal esthétique.

A New York où il vit de 1979 à 1989, l'originalité de ses conceptions, l'aboutissement de ses idées et sa capacité à s'intégrer dans des univers différents en font un musicien très en vue malgré sa discrétion notoire. Associé à l'avant-garde downtown du fait de ses collaborations avec John Zorn (Naked City), Tim Berne ou Julius Hemphill, il apparaît aussi auprès du batteur Billy Hart et dans le Bass Desires de Marc Johnson, accompagne les chanteurs Marianne Faithfull et Elvin Costello, figure dans de nombreux projets du batteur Paul Motian dont il devient l'un des fidèles (notamment dans un trio prolifique avec Joe Lovano – premier disque en 1985). Enregistrant régulièrement pour le label Nonesuch, il dirige un groupe constitué de Hank Roberts (violoncelle), Kermit Driscoll (contrebasse) et Joey Baron (batterie) avec lesquels il impose ses talents de compositeur. En 1992, il signe « Have a Little Faith » dont le répertoire est emprunté à Aaron Copland, Muddy Waters, Bob Dylan, John Hiatt, Sonny Rollins, Stephen Foster, Charles Ives, Victor Young, Madonna et John Philip Sousa… Un éclectisme qui embrasse la musique américaine dans son histoire et ses formes populaires, reflet d'un musicien qui refuse les frontières entre les genres et ajoute banjo et ukulele à ses guitares pour mieux couvrir le champ de ses références.

En 1995 paraissent deux disques regroupant la musique que Bill Frisell a composée pour trois films muets de Buster Keaton. Ils marquent aussi la fin d'une collaboration avec Driscoll et Baron. L'année suivante, Frisell forme un quartet avec Ron Miles (trompette), Eyvind Kang (violon) et Curtis Fowlkes (trombone) à l'instrumentation singulière. Ce changement marque aussi une nouvelle orientation musicale, moins tournée vers le jazz que vers le patrimoine populaire en général. Frisell enregistre en 1997 à Nashville, capitale de la country & western music, et collabore par la suite avec des musiciens habitués au circuit du rock. Explorant un répertoire dont il est l'auteur quasi exclusif, réalisant des albums au déroulé de plus en plus cinématographique, il aboutit en 2000 à la publication d'un album en solo, « Ghost Town ».

Marqué par un disque en trio avec Elvin Jones et Dave Holland en 2001, Bill Frisell poursuit son voyage au long cours dans les méandres du fleuve des chansons qui peuplent son imaginaire personnel, entre racines profondes (« The Willies » sur des classiques du bluegrass), tentations cosmopolites (rencontres avec le Malien Boubacar Traore ; « The Intercontinentals » avec le Brésilien Vinicius Cantuaria…) et cet insatiable curiosité nourrie de nostalgie pour les différents âges d'or de la musique américaine devenue, autant que sa sonorité, une marque de fabrique.

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Projets associés

Line-up : Bill Frisell, electric guitar / Thomas Morgan, acoustic bass / Rudy Royston, drums

Récemment, l’étiquette ECM publiait deux excellents albums mettant en vedette le vétéran guitariste Bill Frisell et le contrebassiste Thomas Morgan, soit Small Town (2017) et Epistrophy (2019). Avec la parution du tout chaud Valentine chez Blue Note, un troisième joueur se joint à la partie en la personne du batteur Rudy Royston, collaborateur fréquent de Frisell depuis l’aventure de Beautiful Dreamers en 2010. Toutefois, le trio n’en est pas à ses premières armes puisqu’il a joué devant public deux bonnes années avant l’enregistrement de ce nouvel opus.

Le programme contient quelques nouvelles pièces, mais surtout des relectures d’œuvres que Frisell a interprétées à un moment ou à un autre de sa fructueuse carrière, qu’il s’agisse de ses propres compositions ou de reprises de morceaux signés Boubacar Traoré, Billy Strayhorn ou Burt Bacharach. Tout ce matériel recyclé peut donner à penser que le guitariste a les yeux braqués sur son passé et qu’il n’osera guère s’aventurer hors de sa zone de confort. Ce serait oublier que chez Bill Frisell, ladite zone englobe de nombreux territoires : jazz, country, folk, avant-garde, gospel, tin pan alley, atmosphérique, blues du delta, blues du désert… Notre homme est à l’aise sur plusieurs terrains et sur Valentine, il choisit de ne pas choisir. Épaulé par ses deux fidèles compères, il nous les présente tous.

Cet éclectisme admirable n’est qu’une des raisons qu’on a de s’extasier devant cet album fort réussi. Sont également à applaudir la cohésion du trio, ce son de guitare toujours aussi cristallin ainsi que le jeu de Royston qui apporte une nouvelle dimension au travail amorcé précédemment avec Morgan. On pourra également ajouter le grand cœur du guitariste qui a choisi de conclure les choses avec une interprétation de We Shall Overcome, vieux protest song maintes fois entonné pendant le mouvement afro-américain des droits civiques. Un choix des plus pertinents !

Découvrir Bill Frisell Trio feat. Thomas Morgan and Rudy Royston

Line-up : Bill Frisell, electric guitar / Greg Tardy, tenor sax, clarinet / Gerald Clayton, piano, organ / Johnathan Blake, drums

Le guitariste Américain revient avec un répertoire qui va chercher dans les racines de la Folk et des traditionnels.

Entouré de jeunes musiciens de grand talent comme le pianiste Gerald Clayton, le batteur Jonathan Blake et le saxophoniste Gregory Tardy, Bill Frisell nous emmène vers des paysages sonores, dont lui seul a le secret.

Ensemble, le quatuor se plonge dans l'exploration intime de 13 morceaux originaux de Frisell, anciens et nouveaux, pour créer cette nouvelle œuvre étonnante qui est une méditation sur la perte, le renouveau et l'amitié.

Découvrir Bill Frisell Four

Line-up : Bill Frisell, electric guitar / Thomas Morgan, acoustic bass

Bill Frisell, guitare, Thomas Morgan, contrebasse. Trente ans les séparent : Frisell est né en 1951, Morgan en 1981. Deux générations différentes donc, qui se retrouvent pourtant dans une certaine idée de la musique, à la fois moderne et ambitieuse mais prenant appui sur le folklore et la tradition. 

Une réunion à ne pas manquer !

Découvrir Bill Frisell & Thomas Morgan, Small town’ duo

Line-up : Bill Frisell, electric guitar / Petra Haden, voice / Hank Roberts, cello / Luke Bergman, baritone guitar

Le célèbre guitariste Bill Frisell sort sur le label mythique Blue Note son premier album sous son propre nom avec HARMONY, un magnifique et évocateur voyage à travers le paysage de la musique américaine du siècle dernier. L'album met en vedette la chanteuse Petra Haden, le violoncelliste et chanteur Hank Roberts, et le guitariste, bassiste et chanteur Luke Bergman.

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