John Scofield
Origine : USA
Devenu célèbre en accompagnant Miles Davis dans les années 1980, John Scofield a patiemment élaboré son propre jazz, privilégiant depuis quelques années la sobriété mélodique et un ancrage définitif dans le blues et la country.
Actualités
Nouveau quartet tournée juillet 2025
À propos
Qu'est ce qui peut bien faire que le guitariste John Scofield soit une voix unique dans le jazz d'aujourd'hui? Personne d'autre que lui n'a su élaborer une telle synthèse du blues et du jazz. Passionné de musique noire, fana de Jimi Hendrix, il arrive en 1983 dans l'orchestre de Miles Davis. Après son passage chez Miles, il devient un guitariste majeur dans l'histoire du jazz. C'est sur scène que sa musique prend sa réelle dimension, chargée d'un feeling bluesy qui touche au cœur !
Guitariste majeur et très influent depuis plus de vingt ans dans le domaine du jazz, John Scofield incarne probablement plus qu’aucun autre, au travers d’une synthèse particulièrement aboutie et personnelle, l’étendue des styles que son instrument lui permet d’embrasser. De la sensibilité du blues à la sophistication harmonique du jazz, du plaisir du funk à la liberté de l’improvisation post-Coltrane, de l’énergie du rock aux virtuosités de la fusion, du swing de Wes Montgomery aux expérimentations électroniques, il couvre, dans un va-et-vient régulier entre l’acoustique et l’électrique, un très vaste champ de musique, avec sa guitare pour point de rayonnement et son immense bagage comme point de repère. Maîtrisant aussi bien effets et distorsions que les logiques chromatiques, John Scofield compte ainsi, comme Pat Metheny ou Bill Frisell, parmi ceux qui ont contribué à régénérer l’approche de la guitare par l’assimilation des innovations développées sur d’autres instruments dans le jazz et par l’intégration des spécificités apportées au leur par les courants de la musique populaire américaine qui lui sont postérieurs.
Découvrant la guitare à l’âge de douze ans, John Scofield s’intéresse très rapidement autant au blues – alors en plein renouveau – et à des musiciens comme Otis Rush et B.B. King qu’aux guitaristes de jazz comme Wes Montgomery et Jim Hall dont il admire l’aisance. Marqué également par Jimi Hendrix, il joue lycéen dans divers groupes de rock et de rhythm’n’blues avant de prendre le chemin de la Berklee School of Music où il est élève de 1970 à 1973. Il y fait la connaissance de Pat Metheny (il le remplacera dans le groupe de Gary Burton en 1977) et de Joe Lovano qui sera l’un de ses interlocuteurs privilégiés. L’un de ses professeurs, Alan Dawson, le recommande à Gerry Mulligan qui l’engage à l’occasion d’un concert de retrouvailles avec Chet Baker au Carnegie Hall de New York en novembre 1974. Mais c’est surtout en tant que membre d’un groupe phare du jazz-rock que Scofield se forge sa première expérience durable, au sein du Billy Cobham-George Duke Band (qui comprend les frères Brecker) avec lequel il tourne abondamment dans le circuit rock. Par la suite, installé à New York, il revient à des formes plus proches de la tradition du jazz, constituant un quartet avec le batteur Adam Nussbaum (1978) et un trio avec Steve Swallow (1979) avec lesquels il joue et enregistre en Europe. Il collabore également avec David Liebman avec lequel il approfondit sa compréhension de la démarche de John Coltrane. Scofield s’impose alors, aux côtés de Pat Metheny, John Abercrombie, Pat Martino et Allan Holdsworth, comme l’une des figures d’une génération de guitaristes virtuoses qui, avec des résultats différents, transpose à la guitare les apports du jazz modal et développe un jeu inspiré de celui des saxophonistes.
En 1982, sur la recommandation de son ami Mike Stern, il est engagé par Miles Davis qui désire intégrer un second guitariste à son groupe. Sur scène comme en studio, la contribution de John Scofield au come-back du trompettiste est décisive : à l’en croire, c’est au contact de son guitariste blanc que Miles Davis retrouve l’envie de renouer avec le blues. Trois ans plus tard, son goût pour le jazz funk amène Scofield à former un groupe avec Dennis Chambers (ancien batteur de Parliament Funkadelic) et le bassiste Gary Grainger et à signer une série d’albums très électriques devenus des références du genre (« Electric Outlet », « Still Warm », « Pick Hits Live », etc. pour le label Grammavision). Très sollicité, il participe à un nombre considérable de disques et de concerts allant du groupe Bass Desires du contrebassiste Marc Johnson (1985) à l’Orchestre national de jazz de François Jeanneau (1986).
A l’orée des années 1990, alors qu’il rejoint le label Blue Note, son parcours penche à nouveau du côté d’un jazz plus « straight-ahead ». Enregistré avec Charlie Haden et Jack DeJohnette, « Time On My Hands » marque ses retrouvailles avec Joe Lovano. Leur quartette avec le batteur Bill Stewart révèle l’influence des conceptions d’Ornette Coleman et donne l’occasion à John Scofield d’étaler ses talents d’improvisateur, qui le situent à l’égal de Bill Frisell et Pat Metheny – deux guitaristes auxquels il se confronte volontiers en studio. En 1992, il participe à « So Near, So Far », l’hommage remarqué de Joe Henderson à Miles Davis. Sa sonorité se défait de ses effets les plus typés (il abandonne le stereo chorus) et son jeu se distingue par sa capacité à associer un phrasé aux contours originaux avec un façonnement permanent et efficace du son grâce à un large panel d'effets qui ne semblent jamais gratuits.
L’attrait de Scofield pour les racines du jazz et sa rencontre avec l’organiste Larry Goldings l’amènent à renouer avec l’esprit des combos soul jazz de la fin des années 1960. Après un disque avec une figure du genre (Eddie Harris en 1994), ce penchant s'accentue avec l’enregistrement d’un album avec des rénovateurs du genre (le trio Medeski Martin and Wood) et la constitution d’un groupe de jeunes musiciens adeptes du funk et familiers des techniques issues des musiques électroniques et du hip-hop (« Bump », 1999) avec lequel il rencontre, aux Etats-Unis, un véritable succès public. La carrière du guitariste alterne ainsi désormais avec une fraîcheur intacte les phases d’exploration résolument tournées vers le groove et les ressources électriques de la guitare (en 2004, il invite ainsi le Norvégien Bugge Wesseltoft, figure de l’électro-jazz à la Cité de la musique) avec d’autres pendant lesquelles il semble se ressourcer auprès d’anciens et de nouvelles figures du jazz : Brad Mehldau et Billy Higgins en 2001 ; le all-star ScoLoHoFo en 2003 ; trio avec Steve Swallow et Bill Stewart ; hommage à Tony Williams… En 2005, il publie un album dédié à Ray Charles qui réaffirme son ancrage dans le blues et le rhythm’n’blues, rappelant que chez ce musicien au talent polymorphe et aux amours musicales multiples, l’abstraction peut céder la place sans ambages à l’expression la plus viscérale.
Vincent Bessières
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Line-up : John Scofield, guitar / John Medeski, piano / Vicente Archer, bass / Ted Poor, drums
Après une tournée post-pandémique en trio, duo et solo, John Scofield a constitué un nouveau groupe pour l'été 2025. Baptisé Long Days Quartet en l'honneur des longues heures de clarté du mois de juillet, ce groupe vient de se former pour présenter les récentes compositions groove de Scofield et revisiter certains classiques de Sco avec des perspectives modernes.
26 ans après leur première association (l'album A GoGo de Scofield), le claviériste John Medeski et Scofield poursuivent leur collaboration imaginative. Au fil des décennies, ils ont produit trois autres albums et effectué de nombreuses tournées avec Medeski Scofield Martin and Wood, en duo et dans le cadre du projet coopératif Hudson. L'été 2025 les réunira avec le brillant et polyvalent bassiste Vicente Archer et un nouveau membre de l'équipe, Ted Poor, basé à Seattle, à la batterie. John a joué avec Ted dans le groupe Scary Goldings et a adoré. Il sait que Ted se mariera parfaitement avec Medeski et Vicente pour un jazz basé sur le funk.
Line-up : John Scofield, guitar / Vicente Archer, bass / Bill Stewart, drums
Même si ses racines puisent leur force dans le blues, le guitariste possède sur le bout des doigts tout le vocabulaire de la musique populaire, du jazz au funk, en passant par le rock.
Le trio guitare-basse-batterie lui permet mieux que toute autre d'assouvir ce désir d'universalité. Mélodies sobres et belles, entente idyllique au sein du trio, le souffle musical est omniprésent et on en a le sien coupé. On (re)découvre alors un guitariste hors-pair superbement inspiré, au jeu lyrique et sensible. John Scofield possède l'un des plus beaux touchers de la guitare jazz, ce qui prouve une fois de plus la polyvalence de ce musicien attachant et sa soif de nouveaux défis.
Nouvel album "Uncle John’s Band"
Nommé d’après la chanson de Grateful Dead qui conclut ce double album inspiré, “Uncle John’s Band” présente le grand guitariste John Scofield dans un moment particulièrement créatif de sa carrière.
Choisissant d’aborder un répertoire résolument éclectique, John Scofield à la tête de son trio composé de Vicente Archer à la contrebasse et Bill Stewart à la batterie revisite ici des chansons de Bob Dylan (Mr Tambourine Man) ou Neil Young (Old Man), mais aussi Somewhere de Leonard Bernstein et le grand classique de Miles Davis Budo extrait des mythiques séances “Birth of the Cool”. D’autres standards de jazz comme Stairway to the Stars et Ray’s Idea viennent compléter le programme aux côtés de sept pièces originales de John Scofield déclinant une grande variété de styles et d’humeurs allant du swing au funk en passant par le folk. Fil rouge de l’album : la formidable verve du trio en matière d’improvisation. “J’ai l’impression que nous pouvons à tout instant aller dans n’importe quelle direction,” explique John Scofield à propos de la plasticité et de la polyvalence exceptionnelle de son groupe. “Uncle John’s Band” a été enregistré au Clubhouse Studio de Rhinebeck, New York, en août 2022.
Line-up : John Scofield, guitar Jon Cowherd, piano Vicente Archer, bass Josh Dion, drums
Bien qu’il soit l’un des plus influents guitaristes de jazz de sa génération, John Scofield a toujours cultivé la diversité de ses amours musicales, du rock au funk en passant par la folk.
Avec Yankee Go Home, il le montre avec exubérance, prenant un plaisir de gamin à rejouer des tubes composés par les Grateful Dead, Neil Young, Buddy Holy ou Stevie Wonder. Autant de chansons qui sont l’une des marques de fabrique de l’Amérique, sur lesquelles, entouré d’un groupe marqué par la présence de Jon Cowherd (Fellowship de Brian Blade), il peut ciseler ses chorus, faire saigner la six-cordes et, comme il le dit, « reconnecter avec ses racines rock’n’roll d’adolescent ». On aurait tort de ne pas vouloir s’offrir avec lui cette cure de jouvence.
Line-up : John Scofield, guitare Dave Holland, basse
Le guitariste John Scofield et le contrebassiste Dave Holland sont deux géants de la planète jazz. Depuis des années, ils contribuent ensemble aux créations et projets musicaux les plus divers, mais à présent, ils unissent leurs énergies pour surprendre leur public par un projet flambant neuf. Ils jouent en duo les compositions qui les ont rendus célèbres, ainsi qu’une sélection des standards du jazz. Une rencontre unique et inspirante empreinte de virtuosité, de plaisir et de profondeur.
Line-up : John Scofield, guitar
A 70 ans, John Scofield publie son premier album solo. Et c’est un bonheur. Avec sa guitare électrique et quelques loops, le musicien américain embrasse toute sa carrière. On y retrouve du jazz évidemment, mais aussi, et fort, ses influences rock et country.